Explorateur urbain, je n’ai guère l’occasion de faire du safari photo. Les quelques bêtes sauvages que je croise sont pigeons et passereaux, rats et ragondins, lézards et escargots.
Alors ? Alors je piste deux espèces dont les traces omniprésentes révèlent l’omniabsence : les chats perdus et les chiens méchants. L’un comme l’autre sont des constructions humaines : n’est méchant qu’un chien mal dressé, n’est perdu qu’un chat mort ou en vadrouille.
D'ailleurs, que cache notre attirance pour ce dernier, mammifère élégant, dédaigneux et possessif ?
Pourquoi sommes-nous si malheureux de son absence, s’il est si peu présent ?
Et pourquoi vouloir à tout prix retrouver celui dont nous ne cessons de venter le caractère indépendant ?
L'affichette signalant la disparition de l'animal de compagnie fait en tout cas un joli contrepoint au détestable "Attention, chien méchant" qui orne les
portails de nos semblables.